Une dizaine d’Ariciens ont suivi l’excellente guide de l’institut du Monde Arabe de Tourcoing qui les a emmenés découvrir des trésors conservés dans les collections du musée de l’IMA, prêtés à Tourcoing.
Des premiers feuillets du Coran au street-art, en passant par l’architecture ou les objets du quotidien,
la calligraphie se fait jour depuis des siècles dans tous les aspects de la vie quotidienne. En sublimant
l’alphabet arabe, elle lui confère une spiritualité que ne saurait retranscrire la seule écriture.
Le terme khatt en arabe désigne à la fois l’écriture et la calligraphie, c’est-à-dire l’art du bel écrit
suivant des codes de proportions et d’harmonie.
La calligraphie sublime l’alphabet arabe et ne se cantonne pas à la copie du Coran ; la musicalité, le
rythme de la poésie inspirent aussi les calligraphes. Ils s’efforcent de mettre en relief l’esprit et
l’esthétique des quatrains et des distiques afin de partager avec les lecteurs les sens multiples des
jeux sur les mots des poèmes profanes ou spirituels.
Depuis les premières normes instaurées au IXe siècle, les calligraphes ont fait évoluer les styles, ce
qui leur permet aujourd’hui d’investir les nouveaux médias, rendant poreuse la frontière avec le
design et les arts plastiques. De nombreux plasticiens du monde arabe ont d’ailleurs exploré, depuis
les années 1960 le patrimoine de la calligraphie classique, donnant naissance au mouvement appelé
al-hurufiyya, s’affranchissant de la littéralité de l’écrit et manipulant le dessin des lettres à la recherche d’un langage visuel panarabe.
Le geste calligraphique laisse depuis la fin du siècle dernier son empreinte sur les murs des villes devenus le support du street-art.
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